Bilan carbone : Calculer et compenser ses émissions
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L’émission de gaz à effet de serre au niveau local a des conséquences au niveau de la planète. Le financement de projets environnementaux dans d'autres régions du monde permet alors par effet de soustraction de compenser le CO2 émis dans un pays. C'est la compensation carbone. Exemple : une tonne de CO2 émise en France est compensée par la soustraction d'une tonne de CO2 en Inde grâce à la plantation d'une forêt par exemple. Il est donc essentiel de connaître son bilan carbone afin de pouvoir compenser ses émissions. Comment est calculé le bilan carbone ? Comment financer des projets grâce à ce bilan carbone ? La réponse.
Qu'est ce le bilan carbone ?
En 1997, les pays membres de la CCNUCC (Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques) signent le protocole de Kyoto. Par ce traité, les chefs d'États des pays industrialisés se sont engagés à réduire de 5% les émissions de 6 gaz à effet de serre entre 2008 et 2012. Ces gaz étant la principale cause du réchauffement climatique. Le mode de vie dans les pays industrialisés fait de ceux-ci de gros producteurs de GES (Gaz à effet de serre). C'est pourquoi, la solution de la compensation carbone a été mise en place.
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La Terre a connu de fortes variations climatiques à travers le temps. En moyenne les températures étaient plus élevées, à l'exception des 5 ères glacières. Nous vivons aujourd'hui dans le quaternaire qui est la dernière ère glaciaire hors, ces 100 dernières années, l'activité humaine a modifiée le climat.
Les conséquences de la surexploitation des ressources sont une augmentation des températures et un dérèglement des écosystèmes. Des mesures pour en ralentir les effets ont été prises dès 1920 avec l'idée d'une écotaxe sur le charbon. Le but étant d'augmenter son prix et ainsi diminuer sa consommation. En 1990, les États-Unis sont contraints de lancer le programme "Acid rain" dans le cadre du Clean Air Act. Les industriels doivent acheter des permis d'émission de SO2 : le souffre, gaz responsable des pluies acides.
Outre ces mesures, l'ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l'énergie) crée un indicateur d’émission : le bilan carbone. Celui-ci sert à analyser les émissions directes et indirectes d’émission de gaz à effet de serre. Il peut être utilisé pour analyser toutes les activités humaines : aussi bien pour les particuliers, les entreprises, les collectivités, les territoires, etc.
La réalisation du bilan carbone se base sur l'émission de 6 gaz à effet de serre reconnus par des accords internationaux :
- Le dioxyde de carbone aussi appelé CO2 ;
- Le méthane ;
- Le protoxyde d'azote ;
- L'hydrofluocarbure ;
- Le perfluocarbure ;
- L'hexafluorure de soufre.
Le CO2 est utilisé comme unité de mesure pour le bilan carbone. Les autres gaz sont convertis en équivalence carbone (eqCO2 ou eCO2).
Les gaz à effet de serre
Les gaz à effet de serre sont des gaz naturels présents dans l'atmosphère. Ceux-ci sont transparents aux rayons solaires et partiellement opaques aux rayons infrarouges. Les éléments terrestres absorbent les rayonnements solaires et renvoient des rayonnements infrarouges. Les gaz à effet de serre piègent ces derniers faisant alors augmenter la température de l'atmosphère. Ce phénomène naturel qualifié "d'effet de serre" est exacerbé par la surproduction de GES par l'activité humaine.
Pour qui le bilan carbone est-il obligatoire ?
Depuis la mise en circulation de la loi Grenelle II en 2011, certaines institutions sont obligées de calculer leur empreinte carbone :
Institutions | Périodicité |
---|---|
Entreprises de plus de 500 employées en France métropolitaine | Tous les 4 ans |
Entreprises de plus de 250 employées pour les départements d'Outre-Mer | Tous les 4 ans |
Collectivités de plus de 50 000 habitants | Tous les 3 ans |
Établissements publics de plus de 250 employés | Tous les 3 ans |
Service de l'Etat | Tous les 3 ans |
Depuis le 1er janvier 2016, une sanction de 1500€ est appliquée en cas de refus de transmission du bilan GES.
Comment est calculé le bilan carbone ?
En 2011, le bilan carbone devient une marque déposée. Celui-ci est réalisé par l'Association Bilan Carbone. Il prend en compte toutes les activités directes et indirectes qui produisent des gaz à effet de serre :
- La consommation d'énergie : électricité, chaleur, vapeur (kWh consommés, litres de fioul, etc);
- L'achat d'intrants (poids, volume, nombre, montant);
- Les distances parcourues ainsi que la consommation des moyens de transport empruntés;
- La consommation alimentaire (type de produits, quantité, etc).
Exemple de bilan carbone effectué
Voici le bilan carbone présenté par l'Université d'Artois de Lille en 2010. Avec près de 15.500 étudiants et professeurs et 70 bâtiments dont certains datant de 1880, l'Université a émis 33.790 tonnes équivalent CO2 (teqCO2) cette année là :
- Déplacements : 23653 tonnes teqCO2 (70%) ;
- Energie : 5406 tonnes teqCO2 (16%) ;
- Immobilisations : 2703 tonnes teqCO2 (8%) ;
- Intrants : 1351 tonnes teqCO2 (4%) ;
- Déchets : 338 tonnes teqCO2 (1%) ;
- Fret : 338 tonnes teqCO2 (1%) ;
- Hors énergie : < à 1%.
Les déplacements représentent la plus grosse partie de ce bilan carbone. Toutefois, ces déplacements correspondent aux trajets effectués par les étudiants et personnels du domicile jusqu'à l'Université et ne correspondent donc pas à des gaz à effet de serre émis par l'Université.
C'est pourquoi un nouveau bilan carbone réajusté est proposé où seul les déplacements effectués dans un cadre professionnel ou avec le parc de véhicule de l'Université sont comptabilisés.
Ce nouveau bilan carbone comptabilise ainsi 13400 tonnes teqCO2 dont :
- Energie : 5494 tonnes teqCO2 (41%) ;
- Déplacements : 3216 tonnes teqCO2 (24%) ;
- Immobilisations : 2680 tonnes teqCO2 (20%) ;
- Intrants : 1340 tonnes teqCO2 (10%) ;
- Déchets : 402 tonnes teqCO2 (3%) ;
- Fret : 268 tonnes teqCO2 (2%) ;
- Hors énergie : < à 1%.
Les postes sur lesquels travailler en priorité pour réduire son bilan carbone correspondent donc à l'énergie (efficience énergétique des bâtiments), les déplacements (mise en place d'une flotte de véhicules électriques ou hybrides) et les immobilisations (difficilement améliorable étant donné que l'Université compte sur de vastes locaux d'enseignement avec le mobilier et parc informatique conséquent).
Retrouvez le bilan carbone d'une voiture (essence, diesel ou électrique) ou le bilan carbone d'un avion.
Comment réduire son empreinte écologique ?
Pour pouvoir diminuer voir supprimer son empreinte carbone, il faut d'abord prendre conscience de sa consommation et de son impact sur la planète. Il convient alors de réaliser un bilan carbone ou un calcul de l'empreinte écologique. Une fois celui-ci obtenu, il faut analyser sa consommation : afin de pouvoir changer ses habitudes pour une approche plus écologique.
Réduire ses émissions : une fois au fait de son empreinte écologique, il convient de diminuer sa production de GES. Retrouvez des gestes simples qui peuvent réduire vos émissions :
- Chauffer les chambres et pièces à vivre entre 18º et 19º celsius;
- Changer de contrat d'énergie pour de l'électricité verte;
- Utiliser des ampoules LED;
- Diminuer sa consommation d'eau grâce à l'installation d'un pommeau économiseur d'eau;
- Bien isoler son foyer;
- Privilégier les transports en commun;
- Acheter des produits locaux et de saisons;
Comment compenser son bilan carbone ?
Qu'est-ce que la compensation carbone ?
Après avoir évalué sa consommation et l'avoir réduite au maximum, les consommateurs peuvent encore "compenser" ce qu'ils ont produit. Il est possible d'acheter des crédits de carbone qui servent à financer des projets qui ont pour but de réduire la quantité de gaz à effet de serre présent dans l'air.
La plupart de ses projets ont lieu dans les pays en développement et sont financés par des pays développés. Les populations des pays en développement sont les plus touchées par les changements climatiques : diminution des ressources alimentaires, accès à l'eau et à l'électricité plus difficile. Le financement de ces projets permet donc de créer du travail et tout en développant le secteur plus verts.
Il existe deux marchés de droits de polluer, l'un appelé marché réglementé dont les acteurs sont les États ayant ratifié le protocole de Kyoto. L'autre étant un marché ouvert à tous : entreprises, particuliers, collectivités appelé le marché volontaire.
Le marché réglementé
Le protocole de Kyoto visant à diminuer la production humaine de gaz à effet de serre, les pays engagés dans le traité voient leur production de gaz à effet de serre limitée par des quotas. Pour aider les pays soumis au protocole à respecter leurs engagements, 3 mécanismes de flexibilité ont été mis en place.
Basés sur un système de crédits, ils permettent aux pays de ne pas dépasser leurs objectifs. Un pays en surproduction peut acheter des crédits de carbone pour maintenir ses objectifs. En Europe, ce marché est régi par le SCEQE (Système Communautaire D'Échange de Quotas d'Émissions).
Le marché carbone international
En fonction de leurs objectifs, les pays se voient attribuer un nombre de quotas carbone appelés UQA (Unités de Quantité Attribuée). Cela correspond aux nombres de tonnes de CO2 que chaque pays peut produire pour maintenir ses objectifs.
Dans le cadre de la COP23, 175 pays se sont engagés à diminuer leur gaz à effet de serre. Certains États réussissent mieux que d'autres à diminuer leur production de GES. Ainsi ils peuvent revendre leurs excédant de quotas aux pays qui au contraire ont surproduit. Ils peuvent également choisir de reporter leurs quotas à l'année d'après.
Le marché carbone européen
Le système européen d'échange de quotas est basé sur les industriels et non plus sur les États. Les activités les plus plafonnées sont celles qui produisent le plus de gaz à effet de serre, à savoir les industriels du secteur agro-alimentaire et ceux du secteur de l'électrique.
Tout comme pour le marché international, les compagnies ont un nombre limités de quotas et ce plafond ne peut être dépassé que par l'achat d'autres quotas. Ceux-ci sont nommés UEA.
Le Mécanisme de développement propre
Les pays et industriels ayant atteint leur plafond peuvent également acheter des crédits Kyoto. Pour cela, le demandeur investit dans un MDP (Mécanisme de développement propre). Il s'agit de projets visant à diminuer la production de gaz à effet de serre. Toutes ces initiatives ont lieu sur le territoire de pays en développement.
Historiquement, comme ce sont les États développés qui sont les plus gros producteurs de GES, se sont eux qui financent des projets de réduction de ces gaz. Les populations des pays en développement étant les plus touchées par les dérèglements climatiques, les projets MDP ont lieux dans ces pays. Le financement de ses projets permet non seulement de diminuer la quantité de GES atmosphérique mais aussi de créer du travail dans les pays en voie de développement.
La mise en oeuvre conjointe
Il est désormais également possible d'investir dans des projets se tenant sur les territoires des pays concernés par la régulation. Cette initiative appelée MOC (mise en oeuvre conjointe) permet aux industriels et aux États de développer des projets au plus près d'eux.
Le marché volontaire
Ce marché non-obligatoire existe grâce à certaines entreprises ou collectivités qui veulent compenser leurs émissions de gaz à effet de serre. La population est de plus en plus au fait des dangers des gaz à effet de serre ainsi que des problèmes causés par le réchauffement climatique. C'est pourquoi, sur le même principe que celui du marché réglementé, les différents acteurs peuvent acheter des crédits qui financent des projets de développement durable.
En plus des crédits venant des MDP et MOC, il est possible d'investir dans des projets sous labels volontaires.
Le bilan carbone neutre
La notion de bilan carbone neutre se base sur l'indicateur de l'ADEME : le bilan carbone. Il s'agit d'un rapport entre son émission de gaz à effet de serre et son action pour retirer des GES de l'atmosphère. Pour avoir une empreinte écologique neutre, il faut que le rapport soit nul : défini par l'expression Zéro Emissions Nettes (ZEN).
Trois étapes pour avoir une empreinte écologique neutre
- Il faut commencer par analyser sa consommation. Pour ce faire, il faut réaliser un bilan carbone annuel.
- Le plus important avant de chercher à compenser sa consommation, c'est de la réduire. Privilégier d'autres modes de transports, modifier sa consommation énergétique ou encore changer ses habitudes alimentaires peuvent faire une grande différence.
- Une fois sa consommation réduite au minimum, il est possible d'investir dans un projet de compensation volontaire. Pour obtenir un bilan carbone neutre, le montant investit dans le projet doit correspondre au nombre de tonnes de gaz à effet de serre produites.
Le prix du carbone
Pour que le projet de compensation soit efficace, le protocole de Kyoto estime que le prix du carbone doit être de 30 à 35€ la tonne de CO2. Ces dernières années celui-ci a pourtant été très bas, atteignant le prix critique de 4,38€ pour une tonne de CO2 en mai 2017. Des prix aussi bas ne permettent pas au processus de compensation d'être efficace, ils n'incitent pas à réduire sa consommation mais, au contraire à consommer plus et à acheter les crédits manquants.
Pour ré-hausser le cours du carbone, en février 2018 le marché est réformé. Le nombre de permis de polluer doit diminuer (moins 1,4 milliard de tonnes de carbone d'ici 2024) pour que le prix du carbone augmente. Cette initiative montre déjà des résultats positifs, les acteurs du marché anticipent les conséquences et achètent de nombreux quotas. L'évolution du prix du carbone connaît alors une très forte croissance : en mars 2018 le cours du carbone passe la barre des 10€ pour atteindre 25€ fin 2018.
Comment bien choisir son projet de compensation carbone ?
La compensation carbone : vérifier la fiabilité d'un projet
Avant d'investir dans un projet, il faut bien le choisir. Pour cela, il faut définir ses attentes et objectifs : quelles valeurs vous semblent importantes, quels secteurs, etc. Une fois ces questions résolues, il s'agit de vérifier la fiabilité du projet choisi. 4 éléments sont à regarder :
- Le projet doit être additionnel : cela signifie que le projet ne peut voir le jour sans le financement apporté par les crédits carbone ;
- Les économies de gaz à effet de serre émis lors de la réalisation du projet doivent être quantifiables et durer dans le temps ;
- Les émissions de GES du projet doivent être vérifiées de manière régulière par une personne externe au projet ;
- S'assurer que les crédits carbone sont uniques, ils ne doivent pas être vendus deux fois. Pour éviter tous problèmes il faut qu'il soit numéroté et inscrit dans un registre national.
Les pièges de la compensation carbone
Si au premier abord, l'initiative semble être bonne, elle présente tout de même quelques défauts. Les crédits peuvent être vus comme un "droit à polluer". En investissant dans ces crédits, les acheteurs se déculpabilisent et polluent plus. Cela va à l'encontre des valeurs de la régulation carbone qui souhaite réduire la production de gaz à effet de serre.
Le marché volontaire est aussi à critiquer. Certains projets qui le compensent ne sont pas durables dans le temps : la reforestation n'offre pas suffisamment de garanties sur le long terme. En effet, une forêt peut être défrichée dans 20 ans.